Récemment, Google Traduction a fait un ajout significatif à son outil : le québécois, une variété du français parlé principalement au Québec. Cette décision a suscité une vague de réactions, notamment de la part des Français.
Même si le québécois est un dialecte du français, il est souvent perçu comme une forme distincte de français, une langue à part entière, non seulement en raison de son accent unique, mais aussi de ses particularités lexicales et syntaxiques. Depuis longtemps, il existe un débat sur la nature du québécois : est-ce un dialecte ou une version tout aussi légitime du français ?
En intégrant le québécois dans son outil, Google Traduction semble reconnaître ces différences. L’outil propose désormais des traductions adaptées aux expressions courantes utilisées au Québec, comme “char” pour “voiture”, “j’ai pogné un fou rire” pour “j’ai éclaté de rire” ou “arrête de niaiser” pour “arrête de déconner”.
Du côté des Français, l’ajout du québécois n’a pas manqué de susciter des réactions amusées. Si pour certains, l’introduction du québécois témoigne de la richesse du français dans le monde et valorise les spécificités culturelles des pays francophones, d’autres y voient juste l’occasion de s’amuser et de découvrir de nouveaux mots. Ainsi, alors que les Français ont l’habitude d’utiliser certains mots anglais au quotidien, ils découvrent maintenant qu’on peut dire “balado” au lieu de “podcast”.
Au-delà des critiques, il est important de saluer cette reconnaissance du québécois par Google Traduction. Les Québécois, eux-mêmes, ont généralement bien accueilli cette nouvelle fonctionnalité. Après tout, il s'agit d'une reconnaissance mondiale de leur culture et de leur manière unique de s'exprimer.
Cet ajout souligne également l'importance de représenter toutes les variantes d’une langue dans les outils technologiques modernes. À l’heure où les plateformes d'IA comme Google Traduction jouent un rôle central dans les échanges linguistiques et culturels à travers le monde, il est crucial que toutes les facettes d'une langue soient incluses.
Dans son effort pour diversifier son offre linguistique, Google a aussi ajouté la langue inuktitut à son répertoire : c’est la première langue autochtone canadienne à être ajoutée sur la plateforme ! Près de 40000 personnes parlent l’inuktut au Canada, sans compter les locuteurs au Groenland et en Alaska.
Dans un communiqué, Isaac Caswell, l’un des ingénieurs ayant participé au projet, explique que l’entreprise a fait appel à Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation nationale qui représente environ 70 000 Inuits au Canada, afin que le développement du modèle soit fidèle à la langue inuktut et à ses deux systèmes d’écriture de la langue.
Dans La Presse, on apprend aussi que les ingénieurs ont envisagé ajouter le cri, parlé par plus de 86 000 personnes au Canada, mais qu’il était plus difficile de trouver des données dans lesquelles aller puiser pour enrichir l’outil d’intelligence artificielle.
En fin de compte, que l’on soit pour ou contre ces ajouts, il ne fait aucun doute que le québécois et la langue inuktitut tendent à occuper une place bien définie dans l’univers des langues numériques.